jeudi 30 mai 2013

SHYSTRAK / Synthetic One - Mix


1. John Cameron - Man on the run
2. The Emperor Machine - Hairy Knuckle
3. Egyptology - Orbis Part 5 : Uprising
4. Steve Hauschildt - Constant Reminders
5. Photodementia - Gyrectomy
6. PVT - Electric
7. Grauzone - Traume Mit Mir
8. Food Pyramid - The Thief
9. Forma - OFF
10. Zombi - Slow Oscillations
11. The Asphodells - We are the axis
12. Majeure - Solar Maximum
13. Ceephax - Camelot Science
14. Umberto - End Credits
15. Fabio Frizzi - Zombi 2 - Sequence 8

mercredi 8 mai 2013

je déblatère là, j'étale sur ta table basse, baby.


  Putain, il aurait dû réfléchir avant de me poser sa question de "mec qui n'a pas du tout envie de poser une question mais qui la pose quand même parce que ça lui permet de mâter la gonzesse par dessus mon épaule qui transpire des centilitres de liquide intime en pliant les jambes pour enfin réussir à faire basculer ce putain de carton rempli de cartons (un vrai symbole moderne, ce truc) par dessus la limite de la machine à broyer les cartons, gonzesse qui serre particulièrement bien les phalanges ce qui laisse présager qu'elle ne laisse rien au hasard et sait prendre les décisions adéquates au bon moment, sa couleur préférée est le bleu sur la cuisse, et son carton bascule et elle crache par terre avec une grâce qui me dépasse car seules mes oreilles la capte mais mes oreilles sont d'une précision remarquable (la preuve : je n'attends rien du prochain album de The National)".
Il aurait pu se mettre à ma place. On est sur le quai de livraison là, à fumer la clope du pauvre tout en admirant pile/face la beauté inatteignable de l'ouvrière (et donc de l'ouvrier). Bref. "Au fait, t'es né en quelle année, toi ?"
Je n'ai pas d'appareil sur moi, alors je compte sur mes doigts. Ouais, tu l'as dit, je me les sors doucement du cul et je compte : trois dizaines, et huit unités. Putain connard, je te dis rien sur ta mère elle le mérite pas. Voilà, 1974, j'ai trente-huit ans. J'en aurais rien su si tu avais fermé ta gueule, ça fait des années que je ne compte plus. Tout ça pour faire une bande-son de ta bandaison, mec.



Ok, j'ai l'âge de la maturité, j'ai le droit de gueuler comme un putois avec le style que tu n'auras pas, mec. Je suis vieux, j'ai la raison. Et je te le dis : le putain de rock n'roll existe parce que quand tu as vingt ans tu as envie de baiser à fond avec passion et ta bite n'a pas atteint sa maturité, tu sais, dépasser les dix centimètres de bite et tout et tout. Le rock n'roll c'est cette putain de frustration. Tu y mets de la politique, du social, de l'abstrait, mais c'est juste cette putain d'envie de baiser à fond. Jusqu'au fond de soi. Tu vois, c'est un truc psychanalytique, ça te dépasse. A lors tu branches cette putain de guitare, un objet à cordes dans lequel tu fourres un jack et tu touches ça dans tous les sens jusqu'à ce que tu ne penses plus à rien. Et tes potes jouissent avec toi, mec, c'est ça qui es beau. Sauf que tu vis au XXIième siècle alors tu as envie de filmer ça pour poser ton cake sur Youtube. Et là tu tues le rock n'roll, mec. Tu deviens un pornographe aussi banal que le couillon du hangar de San Fernando qui croit dur comme fer que faire bander un mec passe par une gonzesse qui se fait paillasser. Toute l'erreur est là. Je te le dis, il faut que tout le monde en chie pour bander totalement. Balance-moi par dessus la couille cet académisme UMPS et fais-moi souffrir cet enculeur, diantre ! Idem pour le rock n'roll. Que tout le monde en chie !! Je veux des larmes. Les derniers à m'avoir fait pleurer sous la peau ? The Drones " I See Seaweed" (2013). Ouais, mec, dès le premier titre éponyme je chiale dans mes tripes - ça doit être l'âge. Je te jure, ça enterre tous les Nick Cave des vingt dernières années avec un coup de pelle derrière la nuque pour faire passer la pilule.



D'ailleurs, c'est une grosse merde d'invention que ce truc de l'internet. Grosse merde de liberté. J'ai lu ça un peu partout, ceux de ma génération, un peu avant un peu après sont bien emmerdés. Quoi faire avec tout ce foutoir, ce satané territoire sans limite ? Comment veux-tu qu'on s'accroche à quoi que ce soit ? Il n'y a plus aucune excuse à la connerie otorhinolaryngologique, c'est la véritable certitude. Bien que, à mieux y penser (ou à y penser tout court) on pourrait aisément comprendre le détachement total, le cynisme éclairé, nihilisme gaudriole (avec un humour plus appuyé que celui de cet écrivain estampillé "rock" MH, qui finira certainement sur Europe1 où il zemmourera avec tiédeur, j'en suis convaincu), envie de plonger dans ses classiques, retour à la source (mon cul la source plus tu plonges plus tu t'aperçois que le fond est vaseux), etc. Je te le dis, Internet est l'outil rêvé des propagandistes, il est puissant comme un piment du Chili, il déchire ta robe. Avantages et inconvénients. Ne te trompe pas. N'avale pas, recrache. Je te le dis, je traverse les styles et les continents avec ce putain d'appareil, et je détruis aussi vite que Lucky. Mais ce que je garde a une valeur incommensurable. "I see Seaweed" a cet valeur-là, qui a besoin de se matérialiser pour être chérie. Tu vois ce que je veux dire ?

Putain, mais qu'est-ce que je veux dire ? J'ai perdu le fil de mes pensées (c'est une formule toute faite qui dit bien ce qu'elle veut dire). Je te lâche, je vais faire la vaisselle. ben ouais, j'ai 38 ans et pas de lave-vaisselle.